Lancement de l'album "Le Nid" offert par le Conseil départemental aux bébés cantaliens en 2020-21
2020-21
Retour sur la semaine de lancement de l’album « Le Nid »
qui sera offert par le Conseil départemental
aux bébés cantaliens en 2020 et 2021
Cette semaine, organisée par la Médiathèque départementale du Cantal, a débuté le lundi 18 novembre par la représentation d’un spectacle pour tout-petits « Sur le fil ». Ce spectacle est le fruit d’une résidence cantalienne de cinq artistes d’après un projet départemental « Sur le fil de la vie » destiné à la petite enfance et imaginé par le service développement culturel.
Il s’adressait au Relais Petite Enfance et aux écoles maternelles du Pays de Salers. Cinquante enfants ont pris place dans la salle des fêtes de Saint-Cernin pour assister à ce spectacle tout en poésie et émerveillement où musique, danse, lecture ont enthousiasmé les tout-petits. Ils ont accompagné les artistes dans les mouvements, les sons, les mots.
La semaine s’est poursuivie par l’accueil de Laetitia Le Saux, l’illustratrice de l’album « Le Nid », le jeudi 21 novembre au Relais Petite Enfance et à l’école maternelle de Vic-sur-Cère, en partenariat avec la Médiathèque municipale de la commune. Laetitia Le Saux y a animé quatre ateliers qui ont débuté par une lecture de son livre « Le Nid » et une présentation des illustrations originales qui ont servi à la conception de l’album. Ensuite place à la peinture, avec des éponges, des rouleaux, des pochoirs, des découpages pour réaliser des fresques d’après « Le Nid ». Le jour, la nuit, l’hiver, l’automne, le coucher de soleil ont inspirés les tout-petits dans leur création. Les fresques ont été signées par Laetitia Le Saux et resteront le témoignage de cette belle rencontre.
Un reportage de ces rencontres a été réalisé par France 3 Auvergne.
A voir sur : www.culture.cantal.fr
La semaine s’est clôturée le vendredi 22 novembre au centre culturel du Carladès à Vic-sur-Cère par une conférence de Sophie Ignacchiti : « le livre jeunesse : pratique(s) culturelle(s) au cœur de la relation parent-enfant ».
Sophie Ignacchiti, Docteur en psychologie, intervient dans les crèches, ce qui l’a conduit à vouloir aller plus loin dans l’analyse des pratiques culturelles au cœur de la relation parent-enfant. Elle en a tiré une thèse, « les rencontres du jeune enfant avec le livre… ».
Au cours de cette conférence, Sophie Ignacchiti nous explique que trois-quarts des enfants âgés de 0 à 3 ans n’ont pas la pratique de la lecture ; c’est pourtant un vecteur essentiel d’éveil à la culture, de transmission de culture familiale.
Le livre est tout d’abord une rencontre avec un objet puisque la période de 0 à 18 mois est une période sensorimotrice. Le livre permet de travailler la permanence dès 8 mois, raison pour laquelle le tout-petit choisit souvent la même histoire.
La lecture est une rencontre à trois entre l’enfant, l’adulte et le livre. Elle conduit le tout petit à prendre conscience qu’il n’est pas seul face à ses émotions. Sa capacité d’imagination est décuplée et il revient à l’adulte de choisir le livre avec soin et d’observer avec attention les réactions de l’enfant afin d’en percevoir les résonnances chez lui. Ces résonnances sont également nourries de l’écho renvoyé par notre propre histoire. Même si nous avons tous tendance à retenir l’aspect éducatif du livre pour nos enfants il doit avant tout induire la notion de plaisir.
Si le livre a une fonction sociale essentielle, sa vertu première est de rapprocher. Physiquement bien sûr et psychiquement. Lire avec l’enfant est un moment de partage, de plaisir et de réelle liberté. Pratique à encourager au cœur de toute relation parent-enfant, c’est pourquoi tout médiateur du livre auprès de la petite enfance doit proposer un accompagnement aux adultes démunis, interrogatifs voire dubitatifs.
(Pour approfondir le sujet vous pouvez consulter en ligne la thèse de Sophie Ignacchiti : entre exploration de l’objet et lecture partagée : rôle des interactions adultes-enfants, du statut du livre et de l’ajustement parental)
Sophie Ignacchiti a cédé la place en cours de conférence à Laetitia Le Saux afin qu’elle explique aux participants sa façon d’illustrer un album : celle-ci s’éloigne le plus possible du texte, venu le plus souvent en amont, et part à « l’aventure » de l’illustration. Laetitia construit les images en ayant toujours le « pourquoi pas ? » à l’esprit afin de laisser une grande place à l’imagination. Elle insiste sur son choix de créer des lignes épurées plus pertinentes au regard des tout-petits ; pour « Le Nid », elle est partie d’un travail autour de l’arbre à l’encre. Les couleurs n’arrivent qu’après la phase finale décidée avec l’éditeur et l’auteur. Les ateliers qu’elle met en place avec les tout-petits sont un aboutissement ; selon elle la pratique de l’art est essentielle à l’enfant et lui permet de donner sens à ce dont on lui a parlé dans l’album.